55 ans lors de la signature de la pétition du 01/07/1957, revendiquant un profit équitable sur l’exploitation du pétrole de leur sous-sol.
Fils de Ntchouègnanga (clan Agalikewa) et Ambourouè Nkolo Joséphine (Clan Aziza) qui fut une « femme de caractère et de cœur », « apôtre et modèle » selon le témoignage des pères de l’église.
Il est le Benjamin d’une fratrie de cinq membres dont : Azizet Mnjouwou Gabriel, Raponitché Félicien, Azizet Mboumba Léon, Nkombé Yi Ndasso Francine, Ogoula Basile.
Il est né en 1902 à Port-Gentil, la même année que Ogoula Iquaqua Benoît. Mon grand-père était très grand de taille, 1m95. Mais également très grand par le savoir-être et le charisme qu’il dégageait. Il était humble, digne et fier de ses origines.
Il a eu une enfance normale au cours de laquelle il fut motivé par le désir de devenir prêtre. Aussi se rend-il à Libreville pour forger ses armes dans le domaine de la prêtrise.
C’est au cours de cet apprentissage qu’il a eu l’opportunité de croiser le chemin d’autres compatriotes de notre pays parmi lesquels figurait Léon Mba (né aussi en 1902).
Malheureusement pour mon grand-père, il n’a pas été retenu pour suivre la formation de prêtre. Cependant, les années passées à St-Joseph ont forgé sa personnalité en matière de Chrétienté.
Il revint donc à Port-Gentil où il exerça le métier de charpentier. Je me rappelle qu’à 70 ans, il avait encore l’énergie, l’agilité d’escalader les échafaudages et couvrir avec beaucoup de dextérité les toitures de nos maisons familiales.
Je ne saurai dire avec précision la date à laquelle mon grand-père a épousé ma grand-mère charlotte Ngouèssono (clan Abulya) – Sinon, j’ai appris qu’il l’a connue à Sainte-Anne Odimba dans le Fernan-Vaz.
Ils se sont mariés à l’Église catholique de St-Paul des Bois à Port-Gentil (Grand-village). Et, ils fondèrent une belle et grande famille, composée de huit enfants (Ntchouègnanga Joseph, Ngwanga Cécile, Ré-Mbangwè Jean-Yves, Rogandji Patrice, Nwembéni Madeleine, Nkondo Marie Jeanne, Elengué Germaine, Rokissi (est mort bébé).
Par la suite, avec ses aînés, ils créèrent le village Ogombagouwou où ils pratiquèrent la pêche et l’agriculture. Ces activités furent très florissantes, c’est ainsi qu’ils se mirent à vendre le surplus à Port-Gentil. Mon grand-père était un entrepreneur qui appréciait son autonomie. Il préférait travailler pour son propre compte.
Au départ, pour rallier notre village, situé à mi-parcours entre Port-Gentil et Libreville, il nous fallait emprunter des pirogues à voile (voiliers). La durée du trajet était longue et parfois difficile avec les vents contraires. Cependant, avec le modernisme, mon grand-père décida d’acheter une pinasse. Il fut parmi les très rares Orungu à disposer d’une telle embarcation dont le coût était relativement élevé à cette époque.
Je me souviens d’un voyage à bord de sa belle pinasse, nous nous rendions dans l’arrière-pays orungu en 1964, précisément au village Gongouè pour des cérémonies traditionnelles. C’est lui-même qui était aux commandes de son bâtiment. Et comme passagers, il avait les couples Ogoula Iquaqua, Avaro Pierre et bien d’autres.
C’est aussi, au moyen de celle-ci, que mon grand-père approvisionnait le magasin « Gaboma à Port-Gentil » en agrumes (mandarines, oranges, pamplemousses), sans oublier les grossistes qui les transbordaient directement de la pinasse à leurs pirogues. Les petites vendeuses n’étaient en reste, elles s’approvisionnaient chez lui pour revendre au détail.
Socialement, mon grand-père était « résistant », il était contre la politique coloniale française. Aujourd’hui, on parle d’activiste. A l’époque des colons, il n’acceptait pas leur domination et leurs humiliations. Il était au-devant de la scène politique avec d’autres notables dont Ogoula Iquaqua Benoît.
Mon grand-père était un fervent catholique, homme de conviction, de rigueur et de principes (la rectitude orungu). Rassembleur, très famille, il construisit une église dans son village à Ogombagouwou, c’était le père Barreau qui venait y officier le dimanche.
Il fut parmi les premiers « illuminés » de leur époque. C’est dans ces conditions qu’il a élevé ses enfants.
Chez les Orungu de cette génération, Ogoula Basile était parmi ceux qui avaient la substance, le fluide qui irrigue l’instinct et le charisme du « Chef » qui ordonne le nouveau départ.
Il meurt le 29 octobre 1994 à Port-Gentil, à l’âge de 92 ans. Il repose au cimetière « LAZARET ».
Récit retracé par son petit-fils, Ogoula Eténo Pierre. (Collaboration Igamba Paul Joël, Oma).
Mme Ogoula née Ngouèssono Charlotte (Son épouse)
Ogoula Eténo Pierre (Son petit-fils)