L’acte du 1er Juillet

« Nous éclairons ci-après, sur la genèse, la nature et l’esprit de l’acte du 1er Juillet 1932.

1e.  « M. le Résident français » : Ainsi que le prouve la dénomination de « Résidence » encore usitée à Port-Gentil pour désigner la demeure du Chef de la circonscription des Oroungou, l’appellation de « Résident » est le titre porté par les autorités européennes de l’époque que rédigeant et présentant « l’Acte du 1er Juillet 1932 », nous avions dessein de scruter les mœurs, l’esprit et de ressusciter l’histoire. Et ici, bien qu’en notre sens, le passé, le présent et l’avenir sont un, nous employons ce titre pour signifier que : autre est le temps où nous nous plaçons.

2e.  « L’envoyé de Dieu » : Jean-Jules Aurès, dit Benoît Ogoula Djemba, fils d’Ikuakua et d’Egoni, chargé de la Mission « Céleste Physiologique ». La vérité est une et rien ne vient de rien. Á une époque reculée, attirées l’une à l’autre par des sympathies, des affinités spirituelles, deux civilisations dans les personnes de deux hommes se rencontrèrent là en ce delta de l’Ogoouée, la résidence royale était alors à Ossengatanga (agglomération, ville perfectionnée, choisie). Celui-ci, apôtre de la doctrine catholique, venait enseigner la pratique de sa religion dont la monogamie, l’abandon de la tradition indigène étaient les principales prescriptions et la foi en un seul Dieu le principal commandement.

Celui-là, chef spirituel, temporaire et de principes monothéistes (chez lui le spirituel et le temporel sont un, le premier dirigeant le second) voit sous la différence, la diversité, la variation, l’inégalité des symboles, des formes cultuelles, des pratiques extérieures, l’identité des efforts, à fournir, des sacrifices à s’imposer, la communauté d’intention…

Et c’est pour le bien commun à cette unité, pour l’établissement de la concorde et de l’harmonie entre les races, les opinions associées, c’est au service des vérités sociales, morales que nous déclarions avoir dessein de mettre notre activité.

Nous en prévenions toutes opinions, tous préjugés susceptibles de voir ou de faire voir en nous le défenseur de quelque parti, de quelque race au détriment de l’amitié, de l’affection réciproque qui doivent exister dans les sociétés entre les hommes ; de la paix sociale, de la concorde, de l’ordre public au raffermissement de quoi nous nous sentions appelé à collaborer. En notre sens, il n’y a pas de politique indigène, mais une politique française, une idée, une âme, un idéal français à planter, à cultiver, à rehausser aux colonies ; un horizon du rayonnement de la nation française à élargir ; un progrès humain à la réalisation duquel tout homme se doit de collaborer.

Dure est la voie du bien, affirmons-nous. Constatation de l’antagonisme entre l’esprit et la matière, le bien et le mal.

Tel est l’esprit de l’acte du 1er Juillet 1932. Mais quelles que fussent sur notre cas les appréhensions, les suppositions et les craintes des chefs responsables de l’ordre public au Gabon ; que fut l’avis émis par le corps médical, ces appréciations ne sauraient être tenues pour des vérités absolues suffisantes à elles, seules les explications ci-dessus fournies, le calme parfait qui règne à Port-Gentil où toujours aucun trouble politique ne s’est jamais constaté, le séjour exempt de tout reproche de quarante-cinq mois déjà subi en Oubangui-Chari sont une preuve rationnelle et vraie de l’innocence de notre conduite, de nos actes et de l’inanité pour l’ordre public, pour tout intérêt français du maintien de la mesure sévère dont nous sommes frappé, laquelle, en cet Oubangui même, nous prive du travail qui engendre le bien-être matériel et moral qui nourrissant le corps nourrit l’esprit, élève l’âme, ennoblit le cœur et par quoi nous soutenions une famille ; mesure que seul le souci de l’ordre public avait pu dicter et qu’il ne justifie plus à présent.

Se maintenir, maintenant dans ce pessimisme, dans cette erreur regrettable selon lesquels nous serions un danger pour l’ordre public équivaudrait, pour soutenir et justifier une opinion d’évangile, à persister aujourd’hui dans la croyance que c’est le soleil qui tourne autour de la terre. Nous nous excusons d’avoir retenu longtemps votre attention, mais il était nécessaire et utile de représenter, dans leur véritable physionomie les choses ; d’éclairer ceux qui ne savent pas et pour qui le passé n’est pour rien dans le présent et celui-ci dans l’avenir ; les sages du haut siège gouvernemental qui ont attributions de décider du sort du prochain, et dont le devoir sacré est de soutenir la vertu, de chérir la vérité, de faire triompher et régner la justice, sur le sens, la portée réelle des expressions ; l’origine, la nature et la signification exacte et véritable des faits. Et maintenant que, sur notre cas, le soleil de vérité s’est levé, pénétrant, éclairant le fond et dissipant les fantômes de la nuit, et qu’un regard clément sur nous ne serait qu’une manifestation des grands principes de la douce et spirituelle France, et n’aurait que les meilleurs effets sur la politique, nous restons confiant en l’âme de notre gouvernement, et fidèle à notre intention de lui servir, dans le sens ci-dessus indiqué et précisé. Il vous prie d’agréer, M. le Résident, l’expression de ses sentiments sincèrement respectueux.

Vive la France universelle et spirituelle !

Bambari, le 18 Juillet 1936 Signé Benoît Ogoula Iquaqua

« Nous éclairons ci-après, sur la genèse, la nature et l’esprit de l’acte du 1er Juillet 1932.

1e.  « M. le Résident français » : Ainsi que le prouve la dénomination de « Résidence » encore usitée à Port-Gentil pour désigner la demeure du Chef de la circonscription des Oroungou, l’appellation de « Résident » est le titre porté par les autorités européennes de l’époque que rédigeant et présentant « l’Acte du 1er Juillet 1932 », nous avions dessein de scruter les mœurs, l’esprit et de ressusciter l’histoire. Et ici, bien qu’en notre sens, le passé, le présent et l’avenir sont un, nous employons ce titre pour signifier que : autre est le temps où nous nous plaçons.

2e.  « L’envoyé de Dieu » : Jean-Jules Aurès, dit Benoît Ogoula Djemba, fils d’Ikuakua et d’Egoni, chargé de la Mission « Céleste Physiologique ». La vérité est une et rien ne vient de rien. Á une époque reculée, attirées l’une à l’autre par des sympathies, des affinités spirituelles, deux civilisations dans les personnes de deux hommes se rencontrèrent là en ce delta de l’Ogoouée, la résidence royale était alors à Ossengatanga (agglomération, ville perfectionnée, choisie). Celui-ci, apôtre de la doctrine catholique, venait enseigner la pratique de sa religion dont la monogamie, l’abandon de la tradition indigène étaient les principales prescriptions et la foi en un seul Dieu le principal commandement.

Celui-là, chef spirituel, temporaire et de principes monothéistes (chez lui le spirituel et le temporel sont un, le premier dirigeant le second) voit sous la différence, la diversité, la variation, l’inégalité des symboles, des formes cultuelles, des pratiques extérieures, l’identité des efforts, à fournir, des sacrifices à s’imposer, la communauté d’intention…

Et c’est pour le bien commun à cette unité, pour l’établissement de la concorde et de l’harmonie entre les races, les opinions associées, c’est au service des vérités sociales, morales que nous déclarions avoir dessein de mettre notre activité.

Nous en prévenions toutes opinions, tous préjugés susceptibles de voir ou de faire voir en nous le défenseur de quelque parti, de quelque race au détriment de l’amitié, de l’affection réciproque qui doivent exister dans les sociétés entre les hommes ; de la paix sociale, de la concorde, de l’ordre public au raffermissement de quoi nous nous sentions appelé à collaborer. En notre sens, il n’y a pas de politique indigène, mais une politique française, une idée, une âme, un idéal français à planter, à cultiver, à rehausser aux colonies ; un horizon du rayonnement de la nation française à élargir ; un progrès humain à la réalisation duquel tout homme se doit de collaborer.

Dure est la voie du bien, affirmons-nous. Constatation de l’antagonisme entre l’esprit et la matière, le bien et le mal.

Tel est l’esprit de l’acte du 1er Juillet 1932. Mais quelles que fussent sur notre cas les appréhensions, les suppositions et les craintes des chefs responsables de l’ordre public au Gabon ; que fut l’avis émis par le corps médical, ces appréciations ne sauraient être tenues pour des vérités absolues suffisantes à elles, seules les explications ci-dessus fournies, le calme parfait qui règne à Port-Gentil où toujours aucun trouble politique ne s’est jamais constaté, le séjour exempt de tout reproche de quarante-cinq mois déjà subi en Oubangui-Chari sont une preuve rationnelle et vraie de l’innocence de notre conduite, de nos actes et de l’inanité pour l’ordre public, pour tout intérêt français du maintien de la mesure sévère dont nous sommes frappé, laquelle, en cet Oubangui même, nous prive du travail qui engendre le bien-être matériel et moral qui nourrissant le corps nourrit l’esprit, élève l’âme, ennoblit le cœur et par quoi nous soutenions une famille ; mesure que seul le souci de l’ordre public avait pu dicter et qu’il ne justifie plus à présent.

Se maintenir, maintenant dans ce pessimisme, dans cette erreur regrettable selon lesquels nous serions un danger pour l’ordre public équivaudrait, pour soutenir et justifier une opinion d’évangile, à persister aujourd’hui dans la croyance que c’est le soleil qui tourne autour de la terre. Nous nous excusons d’avoir retenu longtemps votre attention, mais il était nécessaire et utile de représenter, dans leur véritable physionomie les choses ; d’éclairer ceux qui ne savent pas et pour qui le passé n’est pour rien dans le présent et celui-ci dans l’avenir ; les sages du haut siège gouvernemental qui ont attributions de décider du sort du prochain, et dont le devoir sacré est de soutenir la vertu, de chérir la vérité, de faire triompher et régner la justice, sur le sens, la portée réelle des expressions ; l’origine, la nature et la signification exacte et véritable des faits. Et maintenant que, sur notre cas, le soleil de vérité s’est levé, pénétrant, éclairant le fond et dissipant les fantômes de la nuit, et qu’un regard clément sur nous ne serait qu’une manifestation des grands principes de la douce et spirituelle France, et n’aurait que les meilleurs effets sur la politique, nous restons confiant en l’âme de notre gouvernement, et fidèle à notre intention de lui servir, dans le sens ci-dessus indiqué et précisé. Il vous prie d’agréer, M. le Résident, l’expression de ses sentiments sincèrement respectueux.

Vive la France universelle et spirituelle !

Bambari, le 18 Juillet 1936 Signé Benoît Ogoula Iquaqua

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