43 ans lors de la signature de la pétition du 01/07/1957, revendiquant un profit équitable sur l’exploitation du pétrole de leur sous-sol.
Un altruiste
Une existence marquée par une culture obsessionnelle de l’altruisme, une probité morale exemplaire et une humilité naturelle exceptionnelle. Il a su se mettre véritablement au service des autres car disait-il :
« Servir son prochain, c’est servir Dieu ».
L’homme
François Rissonga est né au cours de la Première Guerre mondiale, vers 1914, au quartier Montagne Sainte à Libreville.
Ses parents, de coutume Oroungou, avaient avant sa naissance, émigré dans cette ville. Son père, du clan Aworidella s’appelait Pierre Ogandaga Ya Rissonga et sa mère Anastasie Ngouazilé Yi Magorèma, était du clan Azoumè.
A la suite de la disparition prématurée de Pierre Ogandaga, sa veuve Ngouazilé revient à Port-Gentil à la demande de sa famille et l’éducation du jeune François Rissonga est assurée par la sœur cadette de son père, Véronique Akendengué Ya Rissonga.
Son parcours
François Rissonga fait ses études primaires à l’école catholique Mont-Fort de Libreville tenue par les Frères de Saint-Gabriel. Il en sort nanti de son Certificat d’Études Indigènes obtenu en 1933.
Le 1ᵉʳ avril 1935, il est admis en qualité d’infirmier stagiaire d’Assistance Médicale Indigène (A.M.I.) de l’hôpital de Libreville. Puis par décision n° 1763 du Gouverneur de l’Afrique Equatoriale Française, datée du 26 juin 1936, François Rissonga est titularisé et nommé infirmier de 3ᵉ classe.
En 1946, à la demande de ses supérieurs hiérarchiques qui avaient une très bonne appréciation de son rendement, il subit avec succès les épreuves du Brevet Supérieur de Préparateur en Pharmacie du cadre local de l’Afrique Equatoriale Française ; il en sort même le premier du classement (Major de sa promotion).
Il devient donc spécialiste de la fabrication des médicaments à une époque où les conditionnements actuels n’existaient pas.
Ce premier diplôme professionnel a été confirmé en 1951 par l’obtention du même Brevet dont l’administration coloniale avait changé le régime d’accès.
L’attachement profond à ses racines
Nostalgique de ses origines, François Rissonga, d’un commun accord avec certains de ses congénères et non moins parents dont Félix Bourdès et Gabriel Répougou, sollicite et obtient son affectation à l’hôpital de Port-Gentil, pour continuer à y exercer son métier, et surtout prendre soin de sa mère qui y résidait depuis la mort de son père et qui avait eu entre temps cinq autres enfants : Madame veuve Antoinette Adembia née Arondo et feus Cécile Ogandaga Nkembokwéna, Catherine Nkoma Élembo, Rosalie Nwentchouwa, Joseph Solomba.
Signalons que pendant son séjour à Libreville, trois enfants sont nés de son union avec Madame Marie Immaculée Odendo. Il s’agit de feue Véronique Akendengué, Madame veuve Anastasie Akirémy née Ogandaga et François Rissonga.
Rendu à Port-Gentil en 1947, François Rissonga s’installe avec toute sa famille au quartier Château d’eau ». Il y réside 16 ans jusqu’en 1963, année où il aménage dans sa propriété du « Quartier chic ».
Avant son mariage légal, un quatrième enfant. Jean Félix Onanga, naît de sa relation avec Madame Jeanne Otouyi.
Son mariage
C’est le 8 juin 1957, par devant le Maire, Etienne Makaga, qu’il épouse Mademoiselle Anastasie Rosa Ampoumè, fille de Félicien Raponitché du clan Aziza et Véronique Nwémboundou du clan Ayandji, avec laquelle il a eu sept enfants : Arsène Rissonga, Hermine Rissonga, Marie Madeleine Rissonga, Annette Nicole Rissonga, Hervé Félix Rissonga, Yvon Patrick Rissonga et Arlette Valérie Rissonga.
Le crépuscule de sa vie
Après 35 années de loyaux services au sein de l’administration sanitaire, François Rissonga, est admis à faire valoir ses droits à la retraite le 1er janvier 1971.
Seulement, confronté aux multiples nécessités liées à l’éducation de ses enfants en bas âge, François Rissonga sollicite l’aide et le soutien de la municipalité de Port-Gentil. Le Maire de la ville, feu Pierre Claver Divoungui lui obtient alors un emploi en qualité de contractuel au service d’hygiène. Il occupera cet emploi jusqu’à la fin du mandat municipal de Monsieur Divoungui.
Le 23 juin 1991, François Rissonga décède, à l’âge de 77 ans, à l’hôpital où il a servi pendant près d’un quart de siècle des suites d’une affection médicale.
Il a bénéficié des distinctions honorifiques suivantes : Chevalier de l’Ordre de l’Etoile Noire conférée par le Président de la République Française ; puis chevalier, officier et Commandeur de l’Ordre du Mérite Gabonais décernée par le Président de la République Gabonaise
La reconnaissance de sa ville (Port-Gentil)
Le maire et le conseil municipal ont pris l’heureuse décision de baptiser le dispensaire du Château d’eau, du nom de feu François Rissonga. Ainsi, vous honorez la mémoire d’un respectable fils de la Province de l’Ogooué Maritime, et singulièrement de la ville de Port-Gentil. Un digne fils du pays qui a su servir ses compatriotes avec professionnalisme, rectitude et humilité.
Il convient cependant de rappeler à la mémoire de tous les anciens de Port-Gentil qu’il fut un temps où n’existait dans la ville que deux structures hospitalières : l’hôpital général dit « Hôpital de la ville » et le dispensaire du château dit « Hôpital de la plaine ».
Nous ne rentrerons pas dans les considérations coloniales qui entouraient ces deux appellations. Les plus jeunes d’entre nous devraient par eux-mêmes chercher à s’en informer.
Voici établi le parcours existentiel de celui dont vous avez retenu le nom pour baptiser notre vieux dispensaire du château d’eau. Nous espérons, par cet exercice, avoir édifié ceux d’entre nous qui ne l’ont pas connu.
Avant de clore notre propos, nous voulons mettre à profit cette opportunité pour rendre un vibrant hommage à tous ceux qui, comme François Rissonga, ont été au service de la santé des populations de Port-Gentil et de ses environs notamment : feus Alphonsine Odombo, Paul Igamba, Jean Ondèno, Arsène Ngawandji, Daniel Obame, Soukè-Soukè, pour ne pas les citer tous.
Nous avons bon espoir que Dieu, dans son immense mansuétude, leur a trouvé une place de choix dans l’espace paradisiaque qu’il réserve à tous les guérisseurs de l’humanité.
Je tiens ensuite à vous féliciter. Monsieur le Maire, ainsi que le Conseil Municipal que vous présidez, pour toutes les initiatives que vous ne cessez d’entreprendre et de mettre en œuvre pour honorer la mémoire des dignes et illustres personnalités qui ont servi, chacun dans son domaine de compétence, dans la ville de Port-Gentil.
Je vous encourage à persévérer dans cette voie car, très souvent, nous avons tendance à oublier que le présent et le futur se conjuguent avec le passé.
Biographie retracée par son fils, Arsène Rissonga, ayant servi de support aux larges extraits du discours lu par son petit-fils Jules Aristide Bourdès-Ogouliguendé à l’occasion du baptême du dispensaire du Château d’eau du nom de François Rissonga.
Maire à cette époque (2003-2007) : Séraphin Ndaot-Rembogo
Dispensaire municipal Francois Rissonga