La question de la spoliation coloniale

LES OROUNGOU ET LA QUESTION DE LA SPOLIATION COLONIALE (TERRES ANCESTRALES, LIEUX SACRES, ET MANNE PÉTROLIÈRE)

 

 À titre individuel ou au sein d’un collectif des Oroungou (notables et chefs orougou), Ogoula Iquaqua Benoît intervient activement, en première ligne, porte-parole de sa communauté (rôle essentiel), dans le combat mené contre la spoliation coloniale. L’aventure de l’exploration pétrolière commence au Gabon en 1928, mais la découverte du pétrole n’aura lieu qu’en 1956 dans la région de Port-Gentil (Ozouri). 

En tant que premiers occupants et propriétaires des terres ancestrales occupées sans même s’en référer à eux, usurpées et profanées par la SPAEF, les Oroungou exigent réparation et revendiquent « un profit équitable sur l’exploitation du pétrole de leur sous-sol », auprès des autorités coloniales. Ogoula Iquaqua Benoît transmet même ces doléances au Général de Gaulle, Président du Conseil. 

En septembre 1960, dans la correspondance échangée avec le Directeur de la SPAEF, il demeure intraitable dans la défense des intérêts des Oroungou. 22 Bien que l’installation de la SPAEF avec toute sa logistique de production se soit faite sans en référer à eux, propriétaires, détenteurs des terres et lieux ainsi usurpés, les Oroungou accueillent positivement cette découverte et espèrent avoir un certain droit de regard sur les retombées de son exploitation. Or, le 1er juillet 1958, les Oroungou ne seront même pas conviés (invités) à fêter cette découverte avec les Autorités françaises et l’ensemble de la population à Port-Gentil.

Le « Spirituel » : les Œuvres du Père « Mouanga Bénda »

Le « Sermon de Massandi Povi à Olombi’Itové »
« Ondé na macho, na marou, na makoudou… »
« Djéna ossanga djéna ; goulou, ossa goulou… »
« Ossanga kiaka ; mégna, ossanga mégna »
« Ondé g’essoukou… »
« Mbéngnè mi todi dikambo go ma ndémba deya ; mo sossou akombé na mo soukia
ndjoundjou téta mo bongo gué vanga vanguè za vanga ka mouanga bénda mokokou akandja
»
Adjé! Adjé! Adjé!
« Maganga ma go kokou nangonda na g’ébando amouènguè ; gué bindia ka na
dikoki assombo go di vissi amoma na guélébaléba mo singa g’évongo mi kambo »
Adjé! Adjé! Adjé!
« Tu as des yeux, des oreilles, des pieds, un cœur »
« Tu ne vois pas ; entendre, tu n’entends pas ;
Marcher, tu ne marches pas ; savoir, tu ne sais pas. Tu es ignorant ».
Un confluent (des êtres sous-entendus), s’étend [sémant la vie et la lumière] ; le
soleil, la lune, les étoiles ; sont les œuvres du Père « Mouanga Bénda » origine de la
création.
Vérité! Vérité! Vérité! (Acclament les autres adeptes en se levant).
La connaissance est à l’origine de la création où se pétrit l’œuf dont la coquille tue
l’ignorance et l’oubli qui tiennent les êtres loin de la vérité.
Vérité! Vérité! Vérité! (Acclament les autres adeptes en se levant).

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