Un peuple gabonais à l’aube de la colonisation

Son Œuvre

C’est dans le cadre de ces recherches qu’entre l’œuvre qu’il nous a laissée : sa thèse de Doctorat de 3ème Cycle : Un Peuple Gabonais à l’Aube de la Colonisation : le Bas-Ogowè au XIXe siècle, publiée en 1981 avec le concours du Fonds International pour la promotion de la Culture (UNESCO), chez Karthala. Il s’agit, comme dit précédemment, d’une thèse dont Joseph Ambourouè-Avaro reconnaissait lui-même le caractère éminemment provisoire et qu’il avait l’intention de reprendre en vue d’une publication. Sa mort en a disposé autrement. Il reste que cette thèse qui porte principalement sur les Orungu est une grande contribution à la connaissance du Bas Ogowè au XIXème siècle. Comme devait le noter l’un de ceux qui ont parrainé cette publication posthume : « L’effort d’Avaro a porté principalement sur l’étude minutieuse et érudite d’une région du Gabon : le Bas Ogowè et plus précisément le royaume Orungu. Il s’est particulièrement attaché à situer la crise culturelle qui a accompagné la colonisation et la difficulté des Gabonais à reconstruire leur personnalité. Avaro a opéré une véritable percée qui a permis de mieux appréhender la vision interne des sociétés africaines et la logique de leur évolution. Il a notamment montré comment la logique organique d’une civilisation originale, qui avait lentement construit sa culture, en équilibre avec le milieu naturel, s’est trouvée évincée par l’irruption des valeurs d’échange… ». Cette œuvre contient deux idées-forces et un message.

Idées-forces :

a)- Avant la colonisation

On est en présence :
• d’une économie fondée sur l’agriculture itinérante sur brûlis, sur la chasse et la pèche
• d’une organisation sociale reposant sur les structures parentales
• d’une conception de l’homme comme « force et énergie »
• de rapports sociaux fondés sur la solidarité et mettant l’accent sur ce que l’on est plutôt que sur ce que l’on a.

b)- Après la colonisation

On assiste à :
• l’irruption de l’économie marchande et de l’échange monétaire
• l’importance accordée à l’argent qui fait que tout devient marchandise
• l’avènement d’une société dont les rapports sociaux deviennent inégalitaires, où l’égoïsme se substitue à la solidarité et où la valeur de l’homme repose désormais sur ce qu’il a et non plus sur ce qu’il est comme auparavant.

 

Auteur : Ambourouè-Avaro

Son message : Sans être clairement formulé, il souligne la nécessité de revenir, même dans un cadre qui a fondamentalement changé, aux valeurs de solidarité et d’entraide, sans pour autant tomber dans l’assistanat, et de juger les gens à partir de ce qu’ils sont et font et non à partir de ce qu’ils ont. Un message d’autant plus important qu’avec les temps qui courent c’est le règne du chacun pour soi…

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